Faneuse agricole : guide pratique !

La faneuse est un équipement agricole indispensable pour tous les agriculteurs qui veulent optimiser leur récolte de fourrage. Cet outil permet de faciliter le séchage du fourrage, ce qui est crucial pour sa conservation. Il est particulièrement utile pour les agriculteurs qui cultivent du foin, car il aide à préserver la qualité et la valeur nutritive du fourrage. Cet engin agricole fait donc parti des équipements incontourables pour votre travail du sol et de la fenaison, au même titre que la faucheuse, le déchaumeur ou encore la charrue.

Dans cet article, nous allons explorer en détail l'importance de la faneuse, comment elle fonctionne, et comment choisir la meilleure faneuse pour vos besoins agricoles. Que vous soyez un agriculteur expérimenté ou un débutant dans le domaine, cette information vous sera utile.

A quoi sert une faneuse ?

Une faneuse est une machine agricole dont la mission est d’aérer l’herbe qui a été préalablement fauchée. Très utilisée en France la faneuse en retournant l’herbe va permettre à celle-ci de sécher plus rapidement avant son conditionnement. Ainsi l’herbe conservera au maximum sa valeur alimentaire obtenue à l’instant de la fauche tout au long du temps de séchage. Cette opération était autrefois réalisée manuellement, a été optimisé par l’utilisation de la faneuse qui se décline aujourd’hui sous plusieurs types de modèles qui diffèrent selon le nombre, la taille ou l’orientation des toupies. Parfois certains modèles sont capable de réaliser le fanage et l’andainage cependant ils restent moins performants pour le fanage avec une moins bonne aération de l’herbe lors du passage de la machine.

Pourquoi faner ? (le fanage)

Tout d’abord,  il faut garder à l’esprit que le fanage est une opération qui est délicate car sa réalisation nécessite la connaissance d’un grand nombre de paramètres qui ont une influence sur le fourrage et sa qualité. Les principaux paramètres impliqués dépendent de la localisation en France, ils sont : la nature de l’herbe, la quantité de fourrage, l’ensoleillement et l’hygrométrie. Pour comprendre le réel intérêt du fanage, il est important de faire un petit point récapitulatif sur les étapes et machines de la fenaison qui interviennent avant et après le fanage.

Hauteur de l'herbe à faucher : 

• Avant la réalisation du fanage, l’herbe doit être fauchée.

Avant la réalisation du fanage, l’herbe doit être fauchée. Cette fauche doit être réalisée avec une hauteur de coupe comprise entre 7 et 8 cm du sol, la hauteur de coupe est réglable sur tous les modèles de faucheuse. En cas de hauteur de coupe trop basse, vous aurez des risques de mise en contact du fourrage avec de la terre (contamination butyrique dont les conséquences sont évoquées dans la prochaine partie) et le démarrage de la prairie ne sera pas facilitée voir sa pérennité sera compromise. Avec une hauteur de coupe trop haute, les pertes de matières sèches seront conséquentes. Elles sont estimées à 200 kg de matière sèche pour les graminées et 60 kg pour les légumineuses pour un cm de coupe.

• De plus il est important de faucher la plante selon son stade physiologique.

Le stade physiologique conseillé est le début de l’épiaison. Cette période de fauche permet d’avoir un compromis entre le rendement et la matière azotée totale. Faucher plus tôt permettra d’avoir du fourrage en moindre quantité mais avec une valeur protéique supérieure et inversement faucher plus tard permettra d’obtenir un grand rendement de fourrage mais avec une matière azotée totale plus faible. Enfin la fauche de l’herbe se réalise aussi selon les conditions climatiques, les actions des facteurs climatiques sont évoquées dans le guide fenaison de notre blog.

Optimiser le rendement : 

Pour tirer le maximum de bénéfices du fanage et avoir un séchage rapide du fourrage, voici quelques conseils à utiliser. Il est indispensable de réaliser un fanage rapide et énergique deux heures seulement après la fauche.

• l’évacuation de l’eau de l’herbe fauchée est facilitée durant les premières heures post-fauchage

et l’herbe n’aura pas de risque de casser car le taux de matière sèche sera encore faible. Les récentes études montrent que l’enchainement fauchage et fanage permet de diminuer la durée de séchage du fourrage d’une journée. Ensuite s’il n’y a pas de précipitation dans la journée un deuxième fauchage peut encore accélérer l’évaporation de l’eau.

• il faut réaliser un fanage dès que vous identifiez une forte différence d’humidité entre le dessus du fourrage et le fourrage au contact du sol.

Un dernier point important à noter est l'adaptation de la vitesse du fanage avec le taux de matière sèche de l'herbe, préconisez un fanage doux lorsque le fourrage est cassant et portez une attention particulière à la luzerne dont les feuilles sont riches en protéines il faut donc adopter un fanage doux pour limiter un maximum la chute des feuilles.

Une fois le fourrage suffisamment sec, il sera réparti de façon à former des andins (petits tas de fourrage présent sur toute la longueur du champ) par l’andaineuse avant d’être conditionné dans un second temps. L’andainage doit se faire avec une humidité ambiante assez importante (privilégié tôt le matin ou la nuit) pour limiter au maximum les ruptures dans la nappe de fourrage.

Vous l’aviez compris le fanage apporte une réelle plus-value au fourrage et doit être réfléchis et programmé en amont en fonction des conditions climatiques et du stade physiologique des plantes. 

Comment fonctionne une faneuse ? ( 4 toupies, dent )

Avant de considérer le réglage et le fonctionnement de la faneuse, il est intéressant d’évoquer les points importants d’entretien qui jouent un rôle non négligeable sur la performance de celle-ci même si les faneuses ne sont pas les machines les mieux entretenues.

• Il faut tout d’abord veiller à graisser les cardans et les articulations de la faneuse, veillez à ne pas ajouter trop de graisse, celle-ci captera juste la poussière. Cette opération doit être renouveler toutes les 100 heures d’utilisation. Ce graissage permettra de limiter les risques de friction et donc d’usure prématurée ou de casse des pièces.
• De plus veiller à contrôler le serrage des dents de la toupie pour s’assurer d’un mélange homogène du fourrage.
• Enfin vérifier l’état des roues pour vous assurer que le travail de la faneuse soit fiable et ne soit pas modifié et plus faible que prévu à cause d’un pneumatique dégonflé.

Fonctionnement d'une faneuse : 

Les faneuses fonctionnent toute de la même façon, des toupies munies de dents mises en mouvement par le cardan d’un tracteur retourne la nappe de fourrage. Les dents sont reliées à la toupie par des bras qui sont réglables. Il est maintenant temps de considérer les différents types de faneuses, leurs modes de fonctionnement et leurs résultats.  Il existe un grand nombre de modèles de faneuse qui se distingue par de nombreux paramètres (nombre ou taille des toupies, nombre de bras ou encore attelage). Cependant les caractéristiques techniques qui vont avoir un réel impact sur les résultats obtenus sont la taille de toupies et le nombre de bras. Voyons les impacts du choix de ces deux critères :

• La taille de la toupie des faneuses, elles peuvent être munies de petites toupies (taille inférieure à 1,50 m) ou de grandes toupies (taille supérieure à 1,50m). Les grandes toupies offrent les avantages suivants face aux petites toupies : une largeur de travail plus importante et un travail plus qualitatif dans les gros andains. A l’inverse les petites toupies projettent plus haute l’herbe fauchée, font moins de paquets que les grandes toupies et peuvent travailler pour des régimes plus faibles (idéals pour les fanages doux).


• Le nombre de bras qui peut varier selon la taille de la toupie et qui ne dépassent généralement pas 7. Un nombre important de bras permet de diminuer la quantité de fourrage traitée par chaque bras, ainsi le fourrage est mieux mélangé par la faneuse. Ainsi un grand nombre de bras sur la toupie permettra un meilleur travail d’aération du fourrage.

D’autres paramètres restent importants comme le recroisement entre toupies, cependant ces paramètres sont dépendant des réglages effectués sur la faneuse. En effet, en fonction du choix de l’angle de piquage, du fourrage peut échapper au travail des toupies. Cette situation peut se produire en cas d’un angle de piquage important.

Lorsque votre faneuse est en action, il faut veiller à une chose d’une importance capitale. Tout d’abord, il ne faut pas que la faneuse apporte de la terre au fourrage et il faut éviter de perdre les feuilles du fourrage pour les légumineuses. L’apport de terre dans le fourrage constitue un grand risque sanitaire qu’il faut absolument prendre en considération. Des germes butyriques présents dans la terre peuvent se développer dans le fourrage comme les Eschericha Coli, à terme les germes peuvent provoquer des maladies pour le bétail nourris avec le fourrage et des diminutions de la qualité des produits (viande, lait, fromage,…) issus du bétail contaminé.

Les réglages de votre faneuse : 

Il est temps d’aborder les réglages à faire absolument avant le passage de votre faneuse. Les réglages d’une faneuse sont assez simples à réaliser :

• Le réglage de l’angle de piquage des dents. L’angle de piquage détermine la profondeur de travail et la largeur de travail (ou de ratissage), un angle élevé de piquage va permettre de traiter une grande quantité de fourrage (en profondeur) sur une petite surface et inversement.


• La hauteur de ratissage des dents. Ce réglage est possible via le troisième point ou grâce à une roue de jauge. Le réglage de la hauteur de ratissage qui est définie comme optimale et qui évite toute contamination du fourrage est de l’ordre de 2 à 3 cm au-dessus du sol (soit l’épaisseur d’un doigt). Une fois la faneuse réglée (sans qu’elle ne gratte trop le sol, ni qu’elle laisse de fourrage).

Ces réglages permettent à la faneuse de réaliser au mieux sa mission quelques soient les spécificités du fourrage.

Quelle est la meilleure marque de faneuse agricole ? (Kuhn, Krone, Fendt, Kubota) 

Pour choisir la meilleure faneuse, il faut impérativement lister vos besoins et les caractéristiques techniques de votre tracteur principalement sa puissance afin de dimensionner votre faneuse. Cette étape préliminaire permettra de réduire le périmètre de vos recherches parmi l’ensemble des modèles en vente. En France Chaque constructeur propose des nouvelles innovations techniques qui résolvent les problématiques agronomiques remontées par les agriculteurs.

• Kuhn commercialise la gamme GF comprenant dix faneuses, ces modèles diffèrent par leur largeur de travail, le modèle GF 102 compte seulement 4 toupies pour une largeur de travail de 4,2 m alors que les plus gros modèles comme le GF 170003 T compte 16 toupies pour une largeur de travail de 17,2 soit la possibilité de travailler sur une zone 4 fois plus grande en un seul passage. L’ensemble de ces modèles proposent des innovations techniques intéressantes comme l’entrainement Digidrive ou encore les fourches asymétriques.

  Pièces d'usure conseillées : on vous conseille les dents pour faneuse KUHN 57609000|GW576 en adaptable et en origine



• Krone met en avant deux gammes de faneuse la gamme Vendro avec un attelage trois points et la gamme KWT de faneuses traînées. Les dents de faneuses sont coudées sur trois dimensions cette forme offre un ramassage plus précis de la nappe de fourrage, ainsi l’intégralité du fourrage sera projeté lors des passages sur les champs. De plus, l’agencement des roues n’est pas laissé au hasard, elles sont placés proches des roues de telle sorte à assurer un suivi idéal des reliefs du sol ce qui conservera la hauteur de coupe optimale prédéfinie.

Pièces d’usure conseillées : on vous conseille les dents de faneuse verte pour KRONE 153014.3 adaptable et le Pneu 16 x 6.50-8 6PR BKT LG306 E TL – Ø 408 mm – BKT permettant une adhérence maximale.



• Fendt propose des modèles de faneuses possédant un minimum des six toupies soit des faneuses plus adaptées pour des grandes parcelles. En France, les modèles Lotus et Twister sont reconnus pour la résistance et la fiabilité de leurs toupies, bras et dents. Tout d’abord, les toupies sont conçues de telle sorte à ne pas être en contact de la poussière et de la saleté et donc réduire les risques de contamination du fourrage. Les bras sont stabilisés afin de réaliser la meilleure transmission de puissance possible et projeter le fourrage selon les réglages prédéfinis. Enfin les dents de faneuse sont flexibles en cas de contact avec un obstacle rigide (cailloux ou autres), elles se surélèvent légèrement permettant d’éviter les dents cassées.


• Kubota a conçu une gamme de quinze faneuses appelé modèles TE. Ces modèles sont dotés d’amortisseurs d’oscillations cette avancée technologique permet de suivre les contours du terrain parfaitement et de conserver une stabilité de la faneuse lors du passage sur le fourrage. Les oscillations ressenties par la machine en cas de résistance plus importante du fourrage sont gommées permettant une performance homogène sur toute la longueur de travail de la faneuse.

Pièces d’usure conseillées : on vous conseille les dents pour faneuse GUSTIN 627662|GWG255 adaptable et le support de dent droit PEZET origine.

Vous l’avez compris, les constructeurs développent sans cesse des innovations techniques afin de pallier aux problématiques agronomiques et d’optimiser le fanage. Agriconomie vous propose les pièces d’usure de votre faneuse au meilleur prix.

Où acheter sa faneuse et à quel prix? (neuve ou d'occasion)

Le prix d’une faneuse dépend du nombre de toupies, en France il faut compter de 4000 euros pour les faneuses neuve à 4 toupies et jusqu’à 50 000 euros pour les faneuses neuves à 14 toupies. En occasion les prix des faneuses seront nettement moindre cependant il faut garder à l’esprit que les faneuses sont des machines qui sont généralement assez peu entretenues par leurs propriétaires. Les coûts d’entretien d’une faneuse sont relativement faibles ils sont de l’ordre de 1 euro par ha pour une faneuse neuve et ils atteignent 2 euros pour une faneuse de plus de 7 ans. Les couts liés à la consommation de carburant sont de l’ordre de 5 à 10 euros par hectare selon le gabarit de la machine. Il semble intéressant d’acheter une faneuse en CUMA (Coopération d’Utilisation de Matériel Agricole) pour diviser le cout d’achat qui représente la plus grosse partie des dépenses liées à une faneuse.

Les questions fréquentes que l'on se pose sur la faneuse