1. Définition
Les biostimulants sont des « fertilisants » qui stimulent le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs caractéristiques suivantes des végétaux ou de leur rhizosphère :
• l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs,
• la tolérance au stress abiotique,
• les caractéristiques qualitatives,
• et la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol et la rhizosphère,
Définition de la commission européenne (issue du Règlement Européen 2019/1009 paru au JO en juin 2019 et qui sera d’application en juillet 2022).
Les articles scientifiques, les textes règlementaires et les documents commerciaux sont nombreux et chacun propose sa version pour définir la biostimulation. Au niveau réglementaire, l’Europe, dans la future réglementation européenne encadrant la commercialisation des engrais CE, définit les biostimulants comme des fertilisants qui stimulent le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs caractéristiques des végétaux (Commission européenne, 2016) :
• l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs,
• la tolérance au stress abiotique
• la qualité du végétal cultivé
Le consensus mondial sur une définition concise n’est pas encore atteint, toutefois ces définitions contribuent déjà à l’acceptation des biostimulants dans le cadre de la construction des réglementations, notamment en Europe. Elles permettent de bien différencier les biostimulants des engrais, pesticides et autres agents de biocontrôle.
De nombreuses propriétés sont reconnues aux biostimulants. En voici une liste non exhaustive :
• L’amélioration de l’absorption par la plante des nutriments présents dans l’environnement ou apportés par les engrais ;
• L’amélioration de la biodisponibilité des composés nutritifs du sol permettant une meilleure absorption et utilisation au sein de la plante ;
• L’augmentation de la tolérance et de la résilience des plantes face aux stress abiotiques (sécheresse, excès d’eau, gelées, salinité,…) ;
• L’amélioration des critères de la qualité des produits récoltés (par exemple : teneur en sucre, en lipides; couleur, conservation,…) ;
• L’amélioration de l’activité microbienne ou des propriétés physico-chimiques des sols permettant une meilleure dégradabilité des composés organiques ;
• Un gain économique (via l’augmentation des rendements) ;
• Un gain environnemental par la réduction de l’utilisation de fertilisants issus de sources non renouvelables.
2. Distinction avec les biocontroles
Les biostimulants diffèrent des produits de protection des plantes, les biocontroles, car ils favorisent la vigueur et le développement de la plante en luttant contre les stress biotiques.
En effet, un stress biotique correspond à une agression de la plante par des bio agresseurs (maladies, insectes, plante parasite…). Ils sont gérés par les produits de biocontrôle ayant un mode d’action adapté à ce type de stress.
Le biocontrôle consiste à employer des insectes auxiliaires, des insecticides biologiques et des substances naturelles pour protéger les cultures contre les organismes nuisibles.
Différentes catégories de produits sont considérées comme produits de biocontrôle :
• Les macroorganismes (insectes, invertébrés, nématodes…)
• Les produits phytopharmaceutiques
o Microorganismes (champignons, bactéries, virus…)
o Médiateurs chimiques (Phéromones ou Kairomones d’insectes)
o Substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale.
Des notes sont régulièrement mises à jour sur le site internet du ministère de l’agriculture pour établir une liste précise des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle autorisés.
3. Distinction avec les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PNPP)
Les PNPP peuvent être composés de deux types de substances, toutes deux d’origines exclusivement naturelles :
• Les substances de base à action phytosanitaire définies et listées dans l’article 23 du règlement européen 1107/2009 ainsi que dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAF) d’octobre 2014. A ce jour (décembre 2017), 18 substances sont reconnues dans cette liste. On y trouve notamment l’ortie, la prêle, le vinaigre, l’écorce de saule ou l’huile tournesol.
• Les substances naturelles à usage biostimulant ou SNUB à action fertilisante définies dans un décret du ministre de l’agriculture en avril 2016 et listées dans un l’article D4211-11 du code de la santé publique. Cet article liste en fait les plantes ou parties de plantes médicinales dont la vente est autorisée par d’autres personnes que des pharmaciens. Plus d’une centaine de plantes telles que la camomille et la menthe y sont inscrites.
On peut obtenir les PNPP en mélangeant une ou plusieurs des substances citées ci-dessus avec de l’eau (macération qui permet d’obtenir les purins par exemple) ou en réduisant la plante en poudre après l’avoir séchée. D’autres procédés de fabrication sont possibles. Dans tous les cas, le mode d’obtention d’une PNPP sera simple et nécessitera peu de moyens car il doit rester accessible à tous.
Un ensemble de critères nous permet de bien différencier les substances naturelles à usage biostimulant (SNUB) aux biostimulants, en dépit de leur objectif commun :
• Les SNUB peuvent être d’origine végétale, animale ou minéral mais elles ne concernent pas les microorganismes, à la différence d’une partie des biostimulants
• Les SNUB sont issues de techniques empiriques ancestrales et sont obtenues par un procédé accessible à tous, à la différence des biostimulants, quant à eux issus d’une fabrication industrielle et contrôlée, non reproductible par un particulier
• Les SNUB ne sont pas soumises à l’Autorisation de Mise en Marché (AMM). Elles peuvent être commercialisées librement dès lors que les substances qui entrent dans sa composition sont listées dans le code de la santé publique. Les biostimulants peuvent être mis sur le marché dès lors qu’ils respectent une norme français (NFU) ou européenne (CE) ou avec leur propre AMM. Cette autorisation lui permettra de prouver l’effet du produit sur la plante, de valider sa composition et de garantir son efficacité à l’utilisateur.
• Les biostimulants encadrés par une AMM peuvent porter des allégations précises concernant leur effet sur la plante (amélioration de la capacité d’exploitation des sols par les racines, amélioration du métabolisme de la plante, optimisation de la photosynthèse, etc…), tandis que les SNUB ne peuvent porter d’autres allégations que celles relatives à leur caractère naturel à usage biostimulant.
4. Type de biostimulants et mode d’actions
Les biostimulants sont caractérisés par leurs propriétés et leurs fonctions mais ils peuvent être d’origine très diverses et avoir des modes d’actions très variés. Les trois catégories suivantes peuvent être utilisées pour les classer selon leurs origines :
• Biostimulants organiques
• Biostimulants microbiens
• Biostimulants inorganiques
Les biostimulants peuvent s’utiliser seuls, par apport au sol ou dans le milieu de culture, par pulvérisation sur les plantes ou en enrobage de semences. En raison des quantités à apporter, souvent faibles, l’utilisation des biostimulants est fréquemment combinée avec l’apport d’autres fertilisants : c’est le cas déjà largement répandu des supports de culture enrichis en mycorhizes.