Il y a trois différentes espèces de vesce. La première est la vesce commune de printemps : il s'agit d'une légumineuse avec des graines de taille moyenne. C'est la plus utilisée en interculture, souvent en association avec des graminées. Elle doit être semée tôt. Si la rotation inclut du pois, il faut être prudent vis-à-vis du champignon l’Aphanomyces. D’ailleurs, il y a des variétés ne multipliant pas le champignon appelé l’Aphanomyces comme : Nacre, Melissa, Topaze, Catarina, Caravelle. Et des variétés de vesces qui multiplient le champignon : Améthyste, Barvicos, Candy, Jade, Delphi. La vesce commune de printemps produit de la biomasse en automne même si c'est différent d'une variété à l'autre. Pour une interculture courte, les variétés de vesces précoces et vigoureuses sont largement à leur avantage.
La deuxième est la vesce velue : Elle est mal connue en interculture. Certaines variétés peu sensibles au glyphosate peuvent poser des problèmes de contrôle dans les cultures qui suivent car elles sont agressives.
La troisième espèce est la vesce de Bengale ou vesce pourpre : Elle est présente naturellement autour de la Méditerranée. Elle est utilisée dans différents pays du monde comme plante fourragère ou de couverture des sols. Elle est aussi puissante et trapue à l'implantation que les meilleures variétés de vesces communes. Elle est donc intéressante en particulier dans différentes associations comme avec l'avoine ou le radis. Si elle est bien développée, elle se détruit relativement facilement (gel, roulage...).
Il existe plus d'une centaine de variété de vesce. Pour l'engrais vert, vous sèmerez l'espèce commune de vesce, Vicia sativa, mais il existe aussi la vesce noire (Vicia nigra), la vesce des haies (Vicia sepium), la vesce de Cracovie (Vicia cracca), la vesce de Russie (Vicia villosa), la vesce hérissée (Vicia hirsuta), la vesce jaune (Vicia lutea)...
Les semences de vesce sont de taille modérée ce qui facilite les mélanges. Quand elles sont associées à des semences de pois par exemple, elles sont sources en protéines, très résistante au froid, elles ont un faible PMG (Poids de Mille Grains) ce qui permet d'optimiser la densité de semis. La vesce, surtout la vesce commune, est principalement utilisée pour l’alimentation des animaux d’élevage. La vesce commune est particulièrement riche en protéines, se plante parfaitement pour un précédent avant céréale et elle est très économe en intrant.
Selon sa variété, la vesce se sème au printemps ou en automne. La vesce est rarement semée seule. On l'implante généralement en mélange avec du seigle et/ou de l'avoine. Alors, il est conseillé de semer d'abord les céréales en automne, puis, au printemps suivant, entre leurs lignes, semer la vesce avec les graines espacées de cinq centimètres sinon elle pourrait étouffer l'avoine et le seigle.
Mais la vesce commune de printemps peut se semer entre le 15 juillet et le 31 août. Il faut une dose de 40 kg par hectare. Il est conseillé de mélanger les graines de vesce avec du sable sec et de les semer, à la volée, sur un terrain soigneusement affiné. Elles doivent être recouvertes d'un centimètre de terre. Dans de bonnes conditions, la vesce germe entre 10 et 20 jours.
Elle peut être utilisée en ensilage et enrubannage ou en foin. Mais son cycle ne nécessite qu'une seule coupe. La vesce est efficace également pour favoriser l'azote du sol (elle l'absorbe). Elle contient également des bactéries qu'elle héberge dans ses racines, elles lui permettent de capter l'azote atmosphérique de l'air et de le restituer au sol. C'est pourquoi elle est utilisée aussi comme engrais vert. De plus, elle est très mellifère et attire de nombreuses abeilles.
Il faut faucher la vesce au moins trois semaines avant l'implantation de la culture suivante pour la laisser se décomposer sur le sol, sans l'enfouir. La vesce se multiplie par semis. Sa hauteur à maturité va de 0,15 à 1 mètre et sa largeur de 0,50 à 0,80 mètre. Quant au rendement, en moyenne, on obtient dix grains par mètre carré, un PMG de 65 et 7kg/ha. Même si cela dépend des types de vesce et des variétés ainsi que des mélanges effectués.
La vesce se sème au soleil ou bien à mi- ombre. Elle n'est pas trop exigeante sur la nature du sol mis à part qu'elle accepte difficilement les terres légères. En effet, elle préfère celles qui sont fraîches et riches. Elle est rustique et donc résiste à des températures très basses (de – 5 à -10°C). Elle passe donc l'hiver sans soucis normalement. La vesce peut être envahie par les fourmis mais ce n’est pas à redouter, au contraire, car celles-ci la protège contre les nuisibles, les chenilles notamment. En France, chaque année, 15 000 ha à 50 000 ha de vesce commune sont cultivés. C’est une plante qui tolère des sols acides. Dans les zones tempérées, la vesce est cultivée comme culture d’été. Dans les régions méditerranéennes, elle est cultivée comme culture d’hiver. En France, on retrouve la vesce commune principalement dans les régions d’élevage en Bretagne, dans le Massif Central, dans les Ardennes et dans le Sud-Ouest.
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