Le sorgho est une plante de la famille des graminées qui est aujourd’hui cultivée partout sur la planète. Le sorgho peut également être nommé différemment selon les régions. On retrouve le sorgho sous l’appellation gros mil, millet indien ou encore blé égyptien. Historiquement la domestication de cette plante date de 8 000 ans avant J.-C. en Afrique de l’Est. L’Afrique est donc le premier centre de développement de cette plante et joue donc un rôle important dans la diversification des espèces connues du sorgho : il existe le sorgho de race guinea venant de l’Afrique de l’Ouest, le sorgho caudatumet durra du centre-est de l’Afrique et le sorgho kafir du centre-sud de l’Afrique. Au fur et à mesure des migrations humaines partant d’Afrique en direction de l’Asie et de l’Europe, le sorgho sera également utilisé dans les régions nouvellement colonisées par les anciens peuples d’Afrique.
Dans son aspect physique, le sorgho est une plante pouvant mesurer jusqu’à 5 mètres de haut, possède une tige cylindrique et porte une inflorescence terminale en panicule compacte. Le sorgho est une plante qui peut avoir un rendement fort puisqu’elle peut être récoltée plusieurs fois par an malgré le fait que le cycle de végétation de cette plante est considéré comme annuel. Le sorgho est particulièrement résistant aux conditions sèches et chaudes et pourra donc résister plus fortement à des périodes estivales rudes.
Le sorgho africain utilisé à la base a subi de nombreuses années d’amélioration génétique imposée par l’homme notamment pour transformer les variétés africaines en variétés précoces et non photopériodiques plus adaptées au climat européen. Aujourd’hui les différentes variétés de sorghos sont des plantes avec une productivité élevée et la culture de cette plante peut être orientée vers le grain, la biomasse pour le fourrage ou la production d’énergie, de sucres ou de fibres.
Le semis et la récolte du sorgho requièrent différentes conditions afin d’être efficace. En effet, le sorgho doit pouvoir bénéficier d’une température du sol au semis supérieure ou égale à 12°C, la floraison du sorgho se fait entre mi et fin juillet et la récolte se fait avant mi-octobre.
Afin de déterminer la densité de votre semis de sorgho vous devez tout d’abord avoir l’information sur la précocité de votre variété. En effet, plus la variété est précoce, plus elle nécessite une densité de semis importante. Les réserves en eau de votre sol auront également un impact fort sur le choix de la densité de semis du sorgho. La règle générale est la suivante : plus votre sol et vos conditions sont sèches moins la densité doit être grande. En effet, une densité trop importante en condition sèche pourrait aboutir à une concurrence importante entre plantes et donc une perte importante. Enfin, la densité de votre semis dépendra de votre perte durant la levée du sorgho. En général, une perte de 15% est réaliste mais peut naturellement varier. Voici un exemple prenant en compte un taux de lever du sorgho de 75% :
Pour un sorgho très précoce il est préconisé de procéder à un écartement interligne de 40 à 50 cm avec une densité de graines par hectare de 350 000 pour un sol moyennement profonds et sec, 400 000 pour un sol profond sec ou moyennement irrigué et 450 000 pour un sol bien irrigué.
Le cycle du sorgho se déroule en général du mois de Mai au mois de Septembre. C’est une plante qui nécessite très peu d’eau mais elle est plus sensible à la concurrence avec les plantes adventices. Il est donc nécessaire de procéder à un désherbage de votre culture au stade 3 feuilles du sorgho. La récolte des grains de sorgho a généralement lieu de 110 à 140 jours après le semis. La récolte est possible à partir d’un niveau d’humidité de 28% et une fois la récolte achevée vous devez rapidement sécher le sorgho afin qu’il ne s’altère pas et le conserver à un taux d’humidité de 15%.
Cette graminée vous permettra de faire des économies en achetant moins d’intrants et moins de produits phytosanitaires puisque cette plante extrait très efficacement l’azote minéral disponible dans les sols. Les besoins en engrais azotés sont donc très modérés. La culture du sorgho peut également servir de préparation pour une autre culture pour la saison suivante puisque les reliquats de la plante restituent 40% de l’azote prélevé au printemps lors de la dégradation de ces organes. Cet azote libéré permet de garantir un apport important en azote pour la plante de la saison suivante. À part, les cultures adventices, la graminée est très peu sensible aux maladies ou ravageurs présents en France ce qui vous permet d’économiser sur vos achats de produits phyto. Enfin, la plante est très peu exigeante en eau car son système racinaire capte très efficacement l’eau présente dans les sols.
Le sorgho peut être récolté pour différentes utilisations. En France, cette plante est en règle utilisée pour l’alimentation humaine, l’alimentation générale et pour la production de biomatériaux ou de biomasse. Tout d’abord le sorgho grain est cultivé pour sa petite taille et son accumulation des réserves glucidiques et protéiques dans le grain. Dans l’alimentation humaine la plante est généralement utilisée pour la production de farines et de semoules. Elle est particulièrement utilisée en Afrique et en Asie et sert d’apport en protéines comme le riz. Sa richesse en glucide lui permet d’être également utilisée pour la production de sucre ou d’alcool.
Dans l’alimentation animale, cette graminée peut être utilisée pour nourrir des animaux d’élevage monogastrique comme les porcs et les volailles.
Le sorgho est également utilisé pour l’ensilage, pour le fourrage, pour la fabrication du sucre, pour la méthanisation notamment par le sorgho fibre.
Le sorgho fourrager peut s’utiliser en multi-coupe pour le pâturage, en mono-coupe pour l’ensilage et spécialement pour l’ensilage. Les sorghos pour l’ensilage sont généralement de grande taille et sont plus tardifs que les autres variétés. Les sorghos grain sont plus faciles à ensiler car le taux de matière sèche augmente plus rapidement à la fin de son cycle de culture. Généralement le sorgho s’ensile vers 28 % de matière sèche soit environ 110 à 150 jours après le semis. Pensez à avoir un taux de matière sèche pas trop bas afin d’éviter que votre silo ne coule et que vous perdiez tous les sucres solubles.
Le sorgho connaît une variation à tendance baissière depuis le début de l’année 2018. Voici le cours du prix sorgho américain par tonne depuis Janvier 2018 :